Ce triste anniversaire donne lieu à de nombreuses parutions, non exemptes de polémiques, comme en témoigne cet article paru sur Mediapart
[lien], écrit par Guillaume Ancel, un ancien capitaine ayant participé à l?opération Turquoise. Ce dernier annonce des révélations ultérieures sur le supposé jeu trouble de la France dans cette opération, qui ne sont ici que vaguement esquissées, mais il a déjà écrit un roman historique sur le sujet (
Vents sombres sur le lac Kivu, disponible sous format Kindle). Si je cite cet article, c?est qu?il présente un intérêt certain, essentiellement par la discussion qui le suit: le débat devient instructif à partir du commentaire d?un certain «Porfirio», qui retranscrit un texte du Dr. Théogène Rudasingwa, transfuge du FPR, ancien directeur de cabinet du président Kagamé, et dont le livre vient d?être publié en français (
Guérison d?une nation: un témoignage, CreateSpace Independent Publishing Platform, juin 2014).
Outre les témoignages d?acteurs majeurs de l?opération Turquoise comme le colonel Jacques Hogard (
Les larmes de l?honneur: 60 jours dans la tourmente du Rwanda, Hugo et compagnie, 2005) ou le général Jean-Claude Lafourcade (
Opération Turquoise: Rwanda, 1994, Librairie académique Perrin, 2010), Pierre Péan avait déjà bien démêlé les enjeux qui se cachaient derrière cet épisode africain
[lien].
Bernard Lugan, spécialiste de l?Afrique et du Rwanda en particulier, vient de sortir un livre (
Rwanda: un génocide en questions, éd. Du Rocher, 23 janvier 2014), dans lequel sa parfaite connaissance du dossier, en tant qu?expert international auprès du TPIR d?Arusha, l?amène à des conclusions assez dissonantes dans le concert médiatique actuel
[lien]... Et c?est heureux car son précédent excellent livre sur le sujet (
Rwanda: contre-enquête sur le génocide, éditions Privat, 2007) est épuisé et quasiment introuvable.
En suivant notamment le dernier lien, vous comprendrez aisément que, comme toujours, la vérité historique a du mal à émerger quand la propagande verrouille l?histoire?Pourtant, la «vérité» officielle commence à se craqueler, comme en témoigne par exemple le numéro de l?hebdomadaire «Marianne» du 28 mars au 3 avril 2014, qui donnait la parole à un autre transfuge FPR pour témoigner sur sa participation à l?attentat contre l?avion du président Habyarimana?