Etant peu cinéphile, je pensais que ce film était annonciateur de beaux décors et d?une belle histoire (on peut être un salaud et aimer la vie sauvage et les loups?). Las ! C?est un morceau d?anthologie du manichéisme bien pensant!
L?histoire se passe dans les Alpes françaises entre 1914 et 1925, et oppose une jeune et gentille héroïne, belle et qui aime les loups, à une bande d?insupportables méchants, bourgeois, fats, profiteurs, nationalistes, et qui tuent les loups : l?intrigue est campée, choisissez votre camp! Je ne vous tiens pas en haleine plus longtemps et vous rassure tout de suite : une belle « Happy end » viendra couronner ce navet. En effet, la belle vivra son histoire d?amour avec le benêt, bâtard-débile-léger-sans-papiers-exclus-mais-qui-aime-les-loups. Rassurés?
Pourtant, la caricature des bourgeois cocardiers, qui profitent de la guerre en produisant des obus, et des monuments aux morts la paix venue, aurait pu m?amuser? Car, en phase avec la magistrale étude de Jean de Viguerie (
Les deux patries, DMM, 1998), je ne trouve pas d?excuse au nationalisme tricolore le plus imbécile, toujours parfaitement manipulé par la République, « de gauche » à l?origine, et rejeté « à droite » quand son instrumentalisation n?avait plus d?utilité (toujours ma phobie pour les étiquettes,
[lien]?). Seulement voilà ! Je déteste qu?on me prenne pour un con, ce que le manichéisme outrancièrement simpliste du scénario semble s?employer à faire? Tout, jusqu?au clin d?oeil antifasciste (courageux, de nos jours !), idiot et déplacé, de la fin, au passage de la frontière italienne, tout est là pour nous rappeler qu?à aucun moment on ne perd pied avec la « bien-pensance » et le politiquement correct !
Certains m?objecteront que le film recèle tout de même de belles images de loups dans la montagne? Mais à ce compte-là, je préfère encore un documentaire ! Bref, à éviter.