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Crise de l’Église et sociétés de pensée (2)

Suite de Crise de l’Église et sociétés de pensée

 

Augustin Cochin a décrit sous le nom de « loi de triage et d'entraînement » (21) le procédé utilisé. Par une sorte de sélection mécanique, les gens de parole des sociétés composées d'individus qui, étant séparés les uns des autres, ne disposent plus des choses pour s'unir, mais du seul langage, vont éliminer les esprits qui aspirent au solide, lesquels ne tardent pas d'eux-mêmes à les abandonner à leur logorrhée. Mais les représentations mentales qu'ils se font de la « société » nouvelle sont l'œuvre de la raison, et non de l'expérience puisqu'ils refusent les preuves qu'en donne l'observation du passé. La raison étant la faculté de l'universel, ils aspirent, en fonction même de l'état de dissociété où ils se trouvent, à étendre la représentation de la société qu'elle s'est forgée de toutes pièces, au-delà de leur groupement restreint, dans des groupements analogues qui éprouvent le même besoin, à la « patrie » et à la « nation », dont les substructures sociales, naturelles et historiques, doivent être détruites et remplacées par leurs vaines conceptions, et enfin à toute la surface de la planète et à toute l'humanité.

Cette double loi de criblage et d'impulsion vers l'extérieur résulte du fait même de leur association établie sur l'individualisme de leurs adhérents. Elle est antérieure à la volonté de ceux-ci. Elle est en quelque sorte le dispositif automatique qui oriente la pensée dans un sens unique et puisque le vouloir dépend de l'intelligence, la volonté dans une direction toujours la même: vers le vide. C'est la transposition du rationalisme cartésien dans le domaine du social: « Je pense donc je suis; je parle donc les choses sont », la « société » nouvelle ne peut pas ne pas exister et, si elle tarde à venir, il faut détruire les obstacles que l'ignorance, la mauvaise volonté, le refus de la liberté, l'égalité, de la fraternité, opposent à sa réalisation (21).

C'est la « révolte individualiste contre toute force sociale réelle » considérée comme une intolérable oppression (22) qu'il faut alors éliminer par la Terreur.

Comme l'écrit M. François Furet, « l'idéologie jacobine et terroriste fonctionne largement comme une instance autonome, indépendante des circonstances politiques et militaires, lieu d'une surenchère d'autant plus indéfinie que la politique est déguisée ici en morale (23) et que le principe de réalité a disparu » (24). Nous retrouvons ici - en négatif, bien sûr - la structure et les fonctions de l'Eglise catholique, telle que l'a établie son Fondateur: communauté surnaturelle d'élus par Dieu indépendamment de leurs caractères sociaux naturels, qui vise à englober toute l'humanité, et dont le gouvernement est confié à une Hiérarchie marquée du signe sacré de l'Ordre que le dogme et la liturgie adoptés en commun ainsi que les Sacrements, unifie en dépit de toutes les différences d'origine temporelle qu'elle peut avoir. La «société de pensée» est la parodie de l’Eglise. Elle désacralise le Corps Mystique du Christ. Elle substitue à Dieu le seul être qui puisse vouloir Le remplacer: l'Etat sans société réelle sous-jacente qui en limite le pouvoir, l’Etat au pouvoir illimité qui résulte de l'addition et du consentement des individus qu'il rassemble à devenir comme des dieux. La démocratie moderne, libérale ou communiste, est, si l'on peut dire, le péché originel porté à son point ultime de perfection. On ne dira jamais assez, avec Joseph de Maistre, que la Révolution est satanique.

S'ensuivent alors la « socialisation » de la pensée, la « socialisation » de la volonté, et, au terme, la « socialisation » des biens (25), automatiquement: de même que tous les élus seront un jour réunis dans l’Eglise triomphante de l’Au-delà où Dieu sera le lien social de toutes leurs pensées et de toutes leurs volontés comme Il sera possédé entièrement par tous, la « société de pensée » prétend engendrer un monde où il n'y aura qu'une seule pensée, une seule volonté, un seul bien - matériel, il va de soi - possédé en commun qui comblera les besoins et les désirs de tous les hommes. Saint Pie X l'avait pressenti dans sa Lettre sur le Sillon : « La démocratie est une religion plus universelle que l'Eglise ... Elle résulte du grand mouvement d'apostasie organisé dans tous les pays pour l'établissement d'une Eglise universelle qui n'aura ni dogmes ni hiérarchie ni règle pour l'esprit ni frein pour les passions. »

Il n'est pas douteux à cet égard que le modernisme que Saint Pie X combattit avec force au début du siècle est une réplique cléricale, à l'intérieur de l'Eglise catholique, des sociétés de pensée qui déboussolèrent les esprits avant de les lancer dans l'aventure révolutionnaire et qu'il se constitua comme elles en groupements en relation étroite les uns avec les autres. Depuis Lamennais et sa phrase fameuse: « On tremble devant le libéralisme; catholicisez-le et la société renaîtra» (26), des sectes religieuses plus ou moins teintées de romantisme, d'historicisme, de scientisme, d'évolutionnisme, bref des doctrines qui ne cessent de germer dans un monde réduit à sa seule dimension profane n'ont cessé de se multiplier au sein de l'Eglise, afin de pratiquer dans l'Eglise des ouvertures à ce monde né de la désagrégation par le personnalisme et l'individualisme (c'est du pareil au même) de la solide structure du catholicisme. Elles n'ont cessé jusqu'à Vatican Il de prôner le libéralisme dans l'Eglise et aussi - c'était fatal - la démocratie dans la société. Ce n'est pas nous qui l'affirmons: « Nous avons lutté pendant un siècle et demi pour faire prévaloir nos idées à l'intérieur de l'Eglise et nous n'y avons pas réussi. Enfin est venu Vatican II et nous avons triomphé. Désormais les thèses et les principes du catholicisme libéral sont définitivement acceptés, et officiellement, par la Sainte Eglise » écrit impudemment Marcel Prélot (27). « Qu'ont voulu les catholiques libéraux pendant un siècle et demi? commente justement Monseigneur Lefebvre : marier l'Eglise et la Révolution, marier l'Eglise et la Subversion, marier l'Eglise et les forces destructrices de la société, de toute société, depuis la société familiale et la société civile jusqu'à la société religieuse ... mariage qui a été tenté dans le Concile par des hommes d'Eglise et non par l'Eglise, car jamais l'Eglise ne peut admettre une chose comme celle-là.» (28).

L'histoire de ces groupes qui sont dans l’Eglise contemporaine les duplicata des sociétés de pensée dans la société d'Ancien Régime n'a pas encore été faite. Mais on peut d'ores et déjà en tracer les étapes les plus importantes: après les coteries modernistes vient l'Action catholique née, sous des diverses formes, du rapprochement entre l'Eglise et un monde atomisé issu - répétons-le infatigablement - de l'affaissement de l'esprit surnaturel (accentué à un point extrême dans les peuples du monde entier depuis 1789 et 1917) et de sa métamorphose laïcisée en individualisme; et enfin les diverses et multiples associations dites religieuses qui ont précédé et suivi le Concile Vatican II. La Révolution conciliaire que le Cardinal Suenens comparait à la Révolution française et le P. Congar à la Révolution d'Octobre restera aussi inexplicable par la seule action des individus qui y prirent part, coryphées et suiveurs, que la Révolution par excellence dont elle n'est que la prolongation dans l'Eglise.

On retrouve ici des groupes de clercs qui se sont détachés de l'armature traditionnelle de l'Eglise pour « penser » librement, pareils aux sociétés jacobines composées de déracinés sociaux dont la raison réduite à sa fonction purement logique tourne le dos à l'expérience des sociétés naturelles et semi-naturelles dans lesquelles, en dépit de diversités parfois énormes de surface, les hommes ont toujours vécu. La liberté de ces clercs intellectuellement et spirituellement vagabonds s'accompagne d'égalité et d'égalitarisme avec les individus entassés dans la « société » dissociée moderne, dans la mesure même où ils refusent l’Eglise de la Tradition qui est aussi l'Eglise de l'Ordre, au sens temporel comme au sens sacramentel: l'abandon de la soutane en est le symbole. Mais comme la marque de l'Ordre est indélébile, ils constituent, formellement ou d'une manière informelle, des associations placées sous le signe de la fraternité dans la « nouvelle Eglise » à bâtir. Ils appartiennent tous, ou quasiment, à la classe des « intellectuels » ou prétendus tels, c'est-à-dire des hommes à « idées », des manieurs de mots et « l'imitation de Jésus-Christ » qu'ils préconisent perpétuellement n'a rien de commun avec celle qu'écrivit et proposa aux catholiques avides de sainteté Thomas a Kempis.

On les voit à l'œuvre immédiatement le premier jour du Concile, comme s'il y avait eu chez eux préméditation, lorsque le cardinal Liénart, porte-parole de la camarilla des évêques dits des bords du Rhin, interrompt le discours de Monseigneur Felici, secrétaire général de l'Assemblée, qui propose que deux tiers des membres des Commissions conciliaires soient nommés par les Pères et un tiers par le Pape. Il fallait à « l'alliance des six pays d'Europe » que tous les membres de ces Commissions soient à leur dévotion (29). Le P. Chenu l'avoue: « Une infiltration très efficace s'effectua au Concile par des notes proposées aux différentes commissions, en particulier à celle qui travaillait à détruire l'Eglise comme peuple de Dieu. » De nombreux centres nationaux d'information furent créés au cours du Concile afin d'influencer les évêques par les écrits d'experts en toute matière: dogme, morale, Ecriture sainte, œcuménisme, histoire des conciles, droit canonique, liturgie, séminaires, etc ... Les « experts » allemands, ou soi-disant tels, groupés autour du P. Karl Rahner, S.J., dont le « progressisme » et « l'ouverture au monde » n'étaient pas dissimulés, influencèrent en profondeur les évêques de leur pays, ceux de l'Alliance européenne, et « la position de l'Alliance étant à son tour le plus souvent adoptée par le Concile. » (30). L'Alliance européenne manœuvrée elle-même par la société de pensée de ses experts contrôla - il faut le dire avec l'approbation de Paul VI - à peu près tout le Concile qu'elle infecta de son libéralisme, sans parler de l'action menée par les quatre cardinaux dits « modérateurs » - ô combien -, nommés aussi par le Pape, qui firent des promesses pour accentuer ce que l'un d'eux appelait la Révolution de 1789 dans l'Eglise. Dans tous les pays, on vit se développer des organisations, plus ou moins cachées avant le Concile, dont « la sociologie » - pour reprendre le mot de Cochin - fait l'exact pendant des « sociétés de pensée » libérales, jacobines et franc-maçonnes. Les mass-media renforcèrent leur écho dans tous les pays de la planète. N'oublions pas ici l'influence de l'équipe du Monde: elle couvrit le Concile du sommet à la base. Le P. Congar, sans sourire, écrivait: « Paul VI est un homme bien informé (lisons: déformé), car il lit le Monde chaque jour.» Ajoutons les colloques « informels » qui se tenaient au « bar » (sic) du Concile, dont Mgr Huyghe disait, avec un joli mouvement de menton, que c'est là que furent prises « les décisions les plus importantes pour l’avenir de l'Eglise ». Un des pays les plus infestés par ces « sociétés de pensée » censément catholiques fut et reste la Hollande. Le futur cardinal Alfrink dont on connaît le rôle dans « l'autodestruction » de l’Eglise, s'en était aperçu dans son discours de prise de possession du siège d'Utrecht en 1955: « Le danger existe en tout temps que la communauté spirituelle des croyants, faite de foi et d'amour, soit éclipsée par les organisations. » (31).

Les plus virulentes de ces équipes furent évidemment celles des « théologiens » et des séides fanatiques qu'ils avaient formés dans les séminaires, les instituts et les universités. Ce sont ces « super-intellectuels » déracinés du surnaturel qui fournirent leur provende « théologique » et subversive aux multiples sociétés de pensée, lesquelles la répandirent alors dans tout le corps de l'Eglise par la voie des homélies, de la presse, du monopole des émissions religieuses à la radio et à la télévision, par la correspondance avec d'autres groupes, par des congrès, etc ... Le cancer lança partout ses métastases, pompant toute la riche vitalité du dogme et lui subsistant une sorte de Credo amputé et empreint d'un vague déisme, ou encore une croyance incertaine en Jésus-Christ découronné de sa divinité. De cette « socialisation de la pensée » théologique émanèrent immédiatement un œcuménisme de pacotille et un baiser-Iamourette universel qui supposèrent le problème de l'unité chrétienne - et même l'unité de toutes les religions -définitivement résolu par un appauvrissement de toutes les croyances. Bayle le disait déjà au XVIIIe siècle: « le déisme est tout  proche de l'athéisme ». « La socialisation de la volonté » suivit celle de l’intelligence utopique braquée vers le seul bien de l'homme détaché de sa relation au surnaturel et transformant de la sorte sa conversion spirituelle en révolution temporelle endémique. L'apologie théologique de la « socialisation des biens » au nom de la « pauvreté évangélique » étatisée, coiffa le tout et fit du communisme une panacée. On serait bien incapable ici de citer ici le nom d'un seul membre de ces « sociétés de pensée » qui se proclamait antisoviétique par conception religieuse ...

De toute façon, la démocratisation de l'Eglise proclamée par le Concile « peuple de Dieu » où le laïc ne laisse pas de revendiquer d'être l'égal du prêtre, sinon de l'évincer, comme on l'a vu en certains cas extrêmes, allait multiplier ces noyaux cancérigènes dans l’Eglise, exactement comme « les sociétés de pensée » analysées avec tant de profondeur par Augustin Cochin dans son diagnostic de « la sociologie du phénomène démocratique », seule explication de la Révolution sociale et aujourd'hui religieuse, post-conciliaire. Groupes d'animateurs, centres de pastorale, équipes de préparation, équipes d'accueil, recyclages, conférences, congrès, communautés de base, bureaucratie épiscopale, escouades de nouveaux catéchistes armés des diverses décoctions du « Catéchisme hollandais » « qu'elles imposent aux fidèles dans les paroisses grâce à leur emprise sur l'appareil ecclésiastique » (32), bataillons de scribes dans les évéchés, actions catholiques diverses, appareils ecclésiastiques multiples qui jouent le rôle de prothèses d'organes surnaturels brisés, amalgames, ateliers, conseils presbytéraux, conseils de paroisses, consultations pastorales, promotion du laïcat, conciles pastoraux qui ne craignent pas, comme celui de Hollande, en janvier 1970, d'avancer qu' « il faudra peu à peu nous accoutumer à nous représenter le pape comme le président ou le secrétaire général (sic) des Eglises catholiques réunies du monde entier, travaillant en étroit contact avec des figures (sic) semblables dans d'autres Eglises chrétiennes et dans d'autres mouvements humains de niveau mondial » (33), groupes et groupuscules les plus indénombrables dont nous citons ici quelques-uns de mémoire pour avoir rencontré au hasard des lectures les dénominations dont ils se parent, toutes ces « sociétés de pensée » sont en train d'évacuer la substance surnaturelle et liturgique de l'Eglise au maléfice de ce qu'elles baptisent pompeusement « le service de l'homme » ou encore « le dogme fondamental (sic) de la fraternité humaine » (34) ou même « le culte (sic) de l'homme pour l'homme » (35) alors que le Christ nous commande d'abord « le royaume de Dieu et sa justice et le reste nous viendra par surcroît» (36). Partout, « grâce à une imprégnation lente et progressive, une mise en question de la société dominante s'insinue, » ce dont se glorifie un Jean Daniel (37). « Un humanisme sans ferveur, paré d'expressions bibliques, imbibé de scepticisme à l'égard du Surnaturel, où le Christ n'est plus le Fils de Dieu mais « le frère des hommes » où la Rédemption est conçue à la manière de Pélage, où l'on rompt résolument avec le passé de l'Eglise, se répand dans les âmes grâce à l'action des sociétés cléricales - ou laïques - de pensée qui osent encore se dire « chrétiennes », voire catholiques. »

On assiste ainsi à la colonisation des gouvernements de l'Eglise par ces diverses « communautés de base », exactement comme on assista, lors de la Révolution, à la colonisation de la République par les sociétés de pensée jacobines et franc-maçonnes. Partout on découvre l'existence de magistères et de ministères parallèles qui détiennent la véritable et à peine occulte autorité dans l'Eglise.

Avec sa pénétration coutumière, le meilleur analyste de la crise actuelle de l'Eglise nous le dit : « La pratique actuelle du gouvernement dans l'Eglise s'explique par l'importance des groupes de pression qui sont devenus peu à peu des pouvoirs parallèles s'imposant aux pouvoirs légitimes. Ces pouvoirs parallèles ont pris consistance dans des organes collectifs - ce que nous appelons sociétés de pensée à la suite de Cochin - dont la puissance s'est développée sous l'influence d'un courant démocratique tendant à privilégier les instances communautaires et collégiales en face du Magistère du Pape et des évêques ». Un certain nombre de ceux-ci « mettent le sceau de la légitimité sur l'action des pouvoirs parallèles, et aucun recours n'est possible, car l'appareil judiciaire de l'Eglise est démantelé, la notion de loi étant elle-même contestée au nom de la pastorale et de l'esprit conciliaire » (38). Encore un coup, seule « la sociologie du phénomène démocratique » de Cochin explique l'action victorieuse des sociétés de pensée dans la Révolution sociale et dans la Révolution religieuse.

Conclusion brève: si « le désespoir est en politique la sottise absolue », selon l'admirable formule maurrassienne, il l'est plus encore lorsqu'il s'agit de l'Eglise, Corps Mystique du Christ à qui ont été données les promesses de l'éternité, Sainte Thérèse d'Avila nous le recommande: « Que rien ne te trouble, que rien ne t'éprouve: Dieu seul suffit ».

 

Marcel DE CORTE,

Professeur émérite à l'Université de Liège,

 

 

NOTES

(1) L'Evangile et l'Eglise, Paris, 1906, p. 275.

(2) Ernesto BUONAIOTI, Le modernisme catholique, Paris, 1926, p. 168-9.

(3) Op. cit., citation de Buonaioti, p. 95 où il expose les antécédents du modernisme.

(4) Octobre 1958, cité par M. WINOSWKA, Le Pape de l'Epiphanie, Paris, 1964, p. 198-9.

(5) On en trouvera les principaux dans Michel SAN PIETRO, Saul, pourquoi me persécutes-tu, Saint-Jovite, Québec, 1977. C'est une précieuse anthologie, très objective.

(6) Audience du 5-3-1969 - Doc. cath, 6-4-1969, n° 1 537.

(7) Ibid, Ia citation du Concile est de Gaudium et Spes, n° 42. Notons que, selon les dictionnaires, la mentalité est « l'ensemble des croyances et habitudes d'esprit qui informent et commandent Ia pensée d'une collectivité, communes à chaque membre de cette collectivité. » (Robert).

(8) Parallèle à l'extension universelle des droits de l'Homme, que prophétise le Pape.

(9) Le 2-7-1969, Doc. Cath., 3-17 août 1969, n° 1 545.

(10) Mgr Montini, Lettre pour le Carême 1962,

(11) Ecclesiam Suam, 1964. Cf. la déclaration de Paul VI au Journaliste Alberto Cavalleri, dans Il Vaticano Cambia, 1965: « Le Concile a prouvé qu'iI n'y a pas de crise dans l'Eglise ».

(12) Cf. la prédiction de Jacques Bainville qui date de plus d'un demi-siècle: "La civilisation moderne finira par périr parce qu'elle aura coûté trop cher" (tant au point de vue économique qu'au point de vue militaire et des milliards dépensés pour un enseignement qui, à tous les degrés, ne produit plus guère que des contestataires, des anarchistes et des communistes).

(13) Paul VI dans Doc. cath., 20-12-1970, n° 1 576,  Cf . « Nous sommes tous engagés, Eglises comprises, dans la naissance d'un monde nouveau. » (Aux Australiens, 30-11-1970). « Comment le christianisme pourrait-il prétendre avoir une influence sur la vie », s'iI n'épouse pas les forces qui engendrent une société nouvelle (Audience du 2-7-1969)?

(14) Audience du 5-3-1969 Doc. cath., 6-4-1969, n° 1 537.

(15) « Le Seigneur m'a appelé au Souverain Pontificat, non pas parce que j'y avais quelque aptitude, non pas pour que je gouverne l'Eglise et la sauve de ses difficultés présentes, mais pour que je souffre quelque chose pour l'Eglise et pour qu’ apparaisse clairement que c'est Lui et non un autre qui la guide et qui la sauve. (Audience du 21-6-1972; Doc. Cath., 1972, p. 660). Que dirait-on d'un capitaine de navire qui, dans la tempête, proférerait de telles paroles?

(16) A. COCHIN, La Révolution et la Libre Pensée, Parls, 1924. p. XXVII. Une nouvelle édition est parue récemment.

(17) Ibid., p., XXXVI - Nous complétons ici, en prolongeant le diagnostic précédent, ce qui nous semble insuffisant dans l'analyse de Cochin, sans laquelle notre explication resterait beaucoup trop générale aux yeux de l'historien.

(18) Cf. Ibid. p. 7.

(19) p. 9.

(20) P. XXXI,

(21) P. 28 et 54.

(22) P. 60.

(23) L'apologie de la personne, de sa « dignité » souveraine et de ses « droits inaliénables ».

(24) Penser la Révolution, Paris, 1979, p. 168.

(25) Cf. le reste de l'ouvrage capital de Cochin.

(26) Lettre du 30-1-1829.

(27) le Catholicisme libéral, Paris, 1969.

(28) Sermon de Lille, 20-8-1976.

(29) Cf. Ralph M. WILTGEN, Le Rhin se lette dans le Tibre, Paris, Edition du Cèdre, 1973. Ouvrage indispensable pour la compréhension de la manière dont tant de têtes épiscopales (2400) ont été manœuvrées par les « sociétés de pensée » cléricales dont l'Eglise était déjà truffée depuis longtemps. Cf. pp. 16-19, etc ...

(30) Ibid. p. 79.

(31) P. BRACHIN et L-J. ROGIER, Histoire du Catholicisme hollandais, Paris, 1974, p. 229.

(32) Georges DAIX, Le Synode particulier des évêques hollandais, dans l'Homme Nouveau, 20-1-1980, p. 4, qui renvoie è l'ouvrage bien documenté du R.P. BOST, Le Catholicisme hollandais, hier et aujourd'hui, Paris, Téqui, 1979. Mgr Bekkev, évêque de Bois-le-Duc ose écrire: « Les Catholiques hollandais se considèrent comme le peuple de Dieu en marche. » (p. 232). Guidé par qui? Par leurs évêques, eux-mêmes guidés par qui? La réponse est dans Augustin COCHIN.

(33) BRACHIN et ROGIER, op. cil., p. 238.

(34) Paul VI, Message pour la Journée de Ia paix, 14-11-1970, Doc. cath. 20-12-70, no 1 576.

(35) Doc cath. 14-2-1974, p. 160. N'oublions pas que Paul VI a été longtemps aumônier de la plus loquace des sociétés de pensée cléricales: I’Action catholique universitaire des Etudiants.

(36) Matth. 6, 33.

(37) Nouvel Observateur, n° 500.

(38) Louis SALLERON, La pratique du gouvernement dans l’Eglise, La Pensée Catholique, n° 183, nov. déc. 1979, p. 62-63.

 

 

Complément bibliographique:

 

- Jacques Ploncard d’Assac, L’Eglise occupée, éditions de Chiré, 1975

- Adrien Loubier, Groupes réducteurs et noyaux dirigeants, éditions Ste-Jeanne d'Arc, 1973

- Autre article de Macel De Corte : Les deux démocraties



08/07/2008
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