La puissance au XXIe siècle (P. Buhler)
Titre: | La puissance au XXIe siècle – les nouvelles définitions du monde | ||
Auteur: | Pierre Buhler | ||
Editeur: | CNRS edition | Date de parution: | Oct. 2011 |
L’auteur, Pierre Buhler est un diplomate de carrière qui a enseigné les relations internationales à Sciences Po Paris. Il est actuellement ambassadeur en Pologne.
Pour définir la puissance au XXI siècle l'auteur fait un état de l'art des évènements et des processus qui conduisent à la définition et l'émergence de puissance.
Il commence en redéfinissant l'évolution d'un territoire en organisation politique, qui est nécessaire pour préserver un territoire. Il s'en suit historiquement une organisation en empire, en état nation puis en puissance. Ce cheminement de prise de pouvoir se développe en fonction des guerres, des ambitions et des avancées technologiques. Les premiers chapitres démontrent que la puissance n'est plus seulement une quête de sécurité mais une volonté de domination. Ainsi il existerait actuellement 3 mondes : le pré-moderne, le moderne et le post- moderne dont ce dernier serait une communauté d'Etats.
Par présentation et analyses d'événements historiques relatifs principalement au XXe siècle les chapitres suivants déroulent les paramètres qui aboutissent à cette structure de 3 mondes et notamment à celle du monde post-moderne qui possède la puissance.
La question du droit, et surtout l'apparition du droit international, s'impose pour s'interroger sur sa légitimité et son utilisation politique pour défendre les avantages des dissidents, les Etats-Unis.
Les puissances se développent aussi par la gestion des ressources qui devient une arme clé pour imposer son échiquier géoéconomique qui se calibre par une gestion des ressources démographiques. Ce qui reste de la Russie s'oppose donc à ce que sont devenus les Etats-Unis au XXe siècle.
La puissance par l'argent devient une marque du développement de la puissance américaine avec le développement de ses multinationales et d'un système financier. Ainsi, L'Europe a du renforcer sa position économique par la constitution d'une monnaie unique, l'Euro sans politique d'unification. Les pays asiatiques, Chine- Inde- Japon, s'allient autour d'un fond monétaire, le renminbi. Le monde post moderne et ses puissances s'affrontent donc par un système financier plus que politique. La crise économique due à l'endettement des Etats vécue dans ce début de XXIe siècle affecte donc les pays les plus riches notamment l'Europe, les Etats-Unis et le Japon. La Chine sort gagnante et puissante avec une monnaie inconvertible et la force de ses partenaires asiatiques. Ce nouveau planisphère de puissances économiques agglomérées demandera donc une organisation planétaire au moins financière pour retrouver une stabilité économique. Le G8 se transforme alors en G20, 20 pays les plus riches où les nouveaux pays riches donnent leur avis politique pour une sécurité intérieure et extérieure de leur territoire.
D'autre part, la puissance se matérialise par la création de richesse dans les économies avancées qui outre passent le pouvoir du sol, c'est le « soft power » (par rapport au « hard power » relatif à la force militaire). Ainsi la puissance des réseaux, la mobilité des capitaux, les transferts de technologies (économie du savoir), les emblèmes (ex : sillicon Valley, cinéma…), renforcent les puissances en place en formant des « états virtuels ». Les médias, les réseaux, le cyberactivisme qui diffusent une information non contrôlée forment des communautés qui peuvent être puissantes (exemple des associations humanitaires, religieuses…)
En conclusion, dans ce début de XXIe siècle, la Chine et l'Inde qui possèdent des richesses naturelles sur leur territoire entament leur sprint vers les géants avec une entrée du nucléaire, une diminution de leur autarcie et une évolution des consortiums asiatiques. On peut noter que toutes deux sont encore dépendantes de l'armement russe. Toutefois L'Inde a des alternatives américaines militaire.
L'Inde développe une politique d'ouverture à l'Est (ASEAN) et avec le Brésil. Technologiquement elle développe son industrie spatiale.
La Chine a un retard technologique mais se développe par captation de technologie via des joint-ventures avec l'Europe et les Etats-Unis.
Le Japon reste lui sous le joug de la Chine même si il est protégé par les Etats-Unis.
La redistribution de la puissance mondiale pour ces trois puissances asiatiques devra passer en partie par une hégémonie sociale, politique.
L'Europe devra trouver une organisation structurelle et se sortir de son chantier d'unification. Les normes internationales instituées par la suprématie des Etats-Unis pour leur « hyperpuissance » devront sans doute être revues dans le nouveau paysage politique qui se dessine. Ils ont été affaiblis par la crise et deviendront peut être une puissance « par défaut» même si pour le moment aucune alternative se lit clairement.
Mimi
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