Salon de lecture

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Pinochet, l’autre vérité

Titre:

Pinochet, l’autre vérité

Auteur:

Philippe Chesnay

Editeur:

Picollec

Date de parution:

Octobre 2005

 

Diffusion DPF : tél 0549 518304 – Pas sûr que vous trouviez ce livre dans les librairies FNACistes ou assimilées !

 

Pourquoi, après dix-sept ans d'une dictature présentée comme l'une des plus impitoyables de notre époque, Pinochet recueillît-il encore 45% de suffrages populaires favorables à son maintien à la tête de l'État ? Pourquoi, à la chute de la « dictature », en 1990, le Chili était-il, en matière économique, le « bon élève du continent sud-américain »?

Pourquoi les réformes engagées sous le régime militaire, en matière de santé, de législation du travail, de lutte contre la pauvreté...qui firent l’unanimité du peuple chilien, furent-elles délibérément passées sous silence, de ce côté de l'Atlantique?

 

Mais aussi pourquoi Salvador Attende est-il si peu honoré au Chili ? Quel est son bilan ? Sait-on qu’il était « socialiste » mais se réclamant ouvertement de la doctrine marxiste-léniniste ?

Pourquoi continue-t-on de pérenniser la légende de son assassinat quand son propre médecin, le docteur Guijon-Klein, présent au palais présidentiel de La Moneda le jour du coup d'État, témoigna de son suicide ? (Page 4 de couverture de l’ouvrage de P. Chesnay)

 

Le docteur Guijon-Klein, sans adhérer au parti de S. Allende, l’Unité populaire, en était un sympathisant et avait été choisi par le président pour appartenir à son entourage médical. Aussi est-il peu suspect de collusion avec les militaires (p 143). Son témoignage est conforté par l’exhumation du corps de l’ancien président en vue des obsèques officielles à Santiago le 4 septembre 1991 : l’examen, de la dépouille confirme les rapports d’autopsie de 1973 : S. Allende s’est suicidé par balle, dont l’entrée se situait sous le menton (p 146).

L’assassinat de Salvador Allende est une thèse erronée : le témoignage de Juan Vivès, ancien agent secret de Fidel Castro, est donc sujet à caution sur ce point précis ; lequel Vivès prétend qu’Allende fut assassiné par le chef de sa garde personnelle cubaine, Patricio de la Guardia, car le président envisageait de fuir se réfugier à l’ambassade de Suède. Sur cette thèse cf. Ammar Alain, Cuba nostra, éd Plon et Vivès Juan, El magnifico, éd Hugo doc.

 

Certes les Américains soutinrent timidement l'opposition à l'Unité populaire. Mais, chez l’adversaire révolutionnaire, quel fut le niveau de l'intervention de l'Union soviétique dans les affaires chiliennes d'alors ?

 

En fait ce fut sa volonté de nationaliser les transports routiers qui causa la perte de S. Allende, plutôt que l’action secrète de la CIA.

Le gouvernement marxiste décréta en effet l'expropriation de certains patrons d'entreprises. Ces mesures autoritaires furent à l'origine de la première grève massive que connut le pays : celle des camionneurs en octobre 1972.

Les transporteurs constituaient une corporation puissante, jalouse de son indépendance, formée surtout de petits patrons qui étaient à la fois propriétaires, chauffeurs et mécaniciens de leur véhicule. En défendant leur propriété, ils défendaient leur travail et leur gagne-pain quotidien, sans avoir la ressource, comme les grands chefs d'entreprise, d’un compte en banque à l'étranger et donc d'un exil commode, en cas d'expropriation. Lorsqu'ils virent la menace se préciser, ils réagirent avec vigueur par des grèves qui ébranlèrent le régime en paralysant ce pays. Un pays avec une route, la panaméricaine, qui s’étend sur la côte pacifique sur près de 4300 Km de long !

Cette grève vit les premiers actes de violence graves commis dans le pays. En juin 1971, déjà, l'ancien vice-président de la République, Edmundo Perez Zujovic, avait été assassiné par des extrémistes de gauche du VOP (avant-garde organisée du « peuple »). Mais cet attentat n'avait pas eu de suites.

La grève des camionneurs, en revanche, vit l'apparition de commandos extrémistes de gauche qui, sous l'œil protecteur des policiers, venaient s'efforcer de dégager les camions des grévistes sans armes. Des coups de feu furent tirés et deux camionneurs furent tués par les forces de police.

 

Une fois n’est pas coutume, un évènement mineur du domaine « social » va ainsi interférer de manière significative dans le domaine politique, en faveur de la majorité du peuple en rébellion contre le régime.

 

La situation se radicalisa alors rapidement de part et d’autre.

Face aux préparatifs d’un coup d’État des marxistes, les militaires surent faire l’unité des trois branches armées : grâce à quelques frappes chirurgicales, l’armée pris le pouvoir sans coup férir, en une seule journée, le mardi 11 septembre 1973. Après la reconquête du pouvoir politique, certains militaires démontrèrent qu’ils pouvaient être aussi de véritables hommes politiques.

 

La répression, qui suivit le coup d’État, s’apparente par certains aspects à ce que l’on nomme encore aujourd’hui en France et sans état d’âme l’épuration ; elle fut très dure jusqu’en 1977. Après cette date, sous la pression de l’opinion publique internationale, le gouvernement militaire fut amené à assouplir significativement sa politique de « mano dura » (main de fer) (p 170). Mal lui en prit : attentats contre les forces de l’ordre, destruction à l’explosif de biens publics, hold-up bancaires…vont alors se multiplier recréant un climat urbain d’insécurité qui avait disparu depuis des années (p 174).

 

 

Ce sont toutes ces questions qu'aborde ce livre. Sans les réponses qu'elles méritent, la vérité est incomplète et le témoignage falsifié où les atouts sont le bourrage de crâne, le lavage de cerveau et la langue de bois.

 

L’auteur :

Philippe Chesnay, 70 ans, fut directeur commercial d'Air France au Chili, de 1981 à 1986. Son activité le conduisit à parcourir le pays du nord au sud et à rencontrer des hommes et des femmes de toutes conditions. Constatant le décalage considérable entre ce qu'on disait alors du Chili en France et la réalité qu’il apprenait sur place des témoins de ce temps, et de ce qu'il vivait au quotidien, il avait décidé qu'un jour il en témoignerait.

Il consulta - librement - les archives locales, rencontra certains des protagonistes de l'époque, s'informa dans les milieux populaires et confronta ses connaissances à celles qui étaient diffusées en France.

Ce livre est son témoignage. Déshonorant pour l'intelligentsia française. (Page 4 de couverture de l’ouvrage de P. Chesnay) Parmi les menteurs professionnels, on trouve fréquemment cité Le nouvel observateur (cf. p 248 en bas) et un certain Fabius.

 

En conclusion, un livre « incontournable » que tout militant se doit de lire…

 

Christian Terroir

 

 

 

 



28/11/2009
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